Agnès Soral : tchao

Posted by Maximeon septembre 9, 2014

Agnès Soral«Si je n’avais pas d’humour, je ne m’en serais pas sortie». C’est par ces quelques mots en forme de pirouette qu’Agnès Soral tente de dédramatiser une période de sa vie, pas toujours très rose. Avant de devenir cette superbe femme de 26 ans au regard azur et à la griffe imprévisible, elle a fait du chemin. Née à Aix-les-Bains le 8 mars 1960, Agnès fait le conservatoire de Grenoble puis part à Paris, à l’aventure. Elle suit pendant trois mois des cours d’art dramatique chez Françoise Lebail, tout en gardant des enfants pour gagner sa vie.

L’enfer

Jeune, jolie et drôle, Agnès Soral joue ce mois-ci sur deux tableaux «Bleu comme l’enfer» d’Yves Boisset en vidéo (Proserpine) et «Twist again à Moscou» de Jean-Marie Poiré en salle. Révélée dans «Tchao Pantin», cette actrice aux multiples visages a tout pour nous faire craquer…

Twist again à MoscouEn 1976, Michel Polac lui confie son premier rôle dans «Un comique né», téléfilm produit par Antenne 2. L’année suivante, elle apprend que Claude Berri cherche une jeune comédienne pour unrôle important. Elle est choisie parmi 200 postulantes pour être la fille de Victor Lanoux dans «Un moment d’égarement» (Thorn Emi/Cannon). Après «Chaussette surprise» (Carrère) de Jean-François Davy, il faut attendre cinq longues années, pendant lesquelles elle se consacre plutôt au théâtre et à la télévision, pour la voir sur le grand écran. C’est la grande révélation, le «Tchao Pantin» (Thorn Emi/Cannon) de Claude Berri. «Pour le convaincre que je pouvais être autre chose qu’une pub pour les vitamines, j’ai perdu cinq kilos en vingt jours. Après, je me suis fait une copine punk et j’ai copié sa façon de s’habiller. Elle m’a même prêté son blouson de cuir pour le film», confie la comédienne. Ça ne suffit pas à son appétit de connaissance, à sa soif de perfection. Elle plaque son copain, s’installe dans un squatt avec des punks, rôde à Amsterdam avant de revenir au bercail pour cause de problèmes avec la police. Le succès de «Tchao Pantin» est immense et Agnès Soral est même nommée aux Césars. Dans la foulée, elle tourne avec Denys Granier-Deferre le décapant «Réveillon chez Bob» (Parafrance). «J’ai été très heureuse de faire ce film. Enfin un rôle de fille drôle, franchouillarde et pas trop vulgaire. Et puis ça me plaisait bien de m’afficher avec des «vieux» (Roche-fort-Bedos). Non je plaisante…», avoue Agnès Soral. Elle enchaîne dans la même année avec «Die sel» (Proserpine) de Robert Kramer, un film à l’ambiance futuriste très particulière. L’actrice doit beaucoup à ce rôle de pute qui se rebelle. «Diesel est un film américain à l’esprit BD, mais à la française. Ce rôle m’a énormément fait avancer. Pour la première fois, en bientôt dix ans de carrière, je ne me suis pas aimée ou détestée en me voyant à l’écran. Je ne me suis même pas permis de me juger. J’ai adoré jouer cette pute sans glamour, sans charme et aux cheveux courts». Un petit tour à New York pour tourner dans une grosse production américano-allemande, «Killing cars» (inédit en France), aux côtés de Senta Berger et DanielGélin, et la remuante actrice plonge dans l’aventure Ferreri avec «I love you». «Je savais que ce ne serait qu’une simple participation, mais elle a pris de l’épaisseur car il a provoqué des choses chez moi et vice versa. Ferreri a une richesse, un baroque intérieur, c’est une cuvée en voie de disparition». Cette année, Agnès Soral a joué un excellent second rôle dans «Bleu comme l’enfer» (Proserpine), le thriller rondement mené d’Yves Boisset, disponible ce mois-ci en vidéo, et une chanteuse rock soviétique dans «Twist again à Moscou» de Jean-Marie Poiré. Sa carrière, nous le constatons, suit une trajectoire ascendante. Agnès Soral commence vraiment à marquer de son empreinte le cinéma français. Le César n’est pas si éloigné que ça. Laissons-lui le mot de la fin : «Je suis une force fragile. Même avec les hommes. Je crois avoir besoin d’une vaste épaule pour m’abriter, mais c’est toujours moi qui suis la plus grande…». Hé, Agnès, je mesure 2,20 m et j’ai la carrure de Sylvester Stallone. Mon numéro de téléphone se trouve dans ce numéro…

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